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La distance relationnelle : Où est le juste milieu!

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La distance relationnelle : Où est le juste milieu! Empty La distance relationnelle... Où est le juste milieu ?

Message  Admin Mer 24 Mar - 1:50

Sujet analogue initié par « Sandrine » et les réponses données. Le contenu rédactionnel est sous la seule responsabilité des auteurs.

Quelle distance dans la relation éducative....?

Bonjour à tous,

j'ai travaillé pendant 11 ans au sein du même établissement auprès d'une population d'adultes en situation de handicap. Je trvaille désormais auprès auprès de personnes adultes atteintes d'autisme.
J'ai donc pu observé l'évolution de la population accueillie au foyer de vie occupationnel mais aussi celle des équipes éducatives durant ces 11 années.

Une période particulièrement cahotique m'a conduit à effectuer un mémoire sur l'usure professionnelle: 8 démissions en même temps (seulement 2 relevant de promotion sociale) sur un ensemble de 18 éducs de l'internat.
Cette situation a conduit les résidants dans une pertes de repéres importantes impliquant beaucoup de réactions de leur part, notamment en terme de violence.
Mise en route de nouvelles personnes (souvent démarrant leur carrière professionnelle), gestion de ces passages à l'actes, maintient d'un cadre qui avait perdu toute sa crédibilité...bref tout ceci a perduré dans le temps et du coup a engendré également beaucoup de fatigue et d'arrets maladies pour les membres (anciens) des équipes.

Dans ce mémoire, j'ai utilisé une citation:
« L’épuisement provient d’un stress permanent et prolongé lié aux impératifs d’ajustements et à des contraintes lourdes, aux difficultés organisationnelles et/ou à l’adaptation à de nouvelles procédures thérapeutiques […] Le syndrome d’épuisement professionnel des soignants est d’abord une pathologie de la relation …(qui) pose le problème éthique de la relation d’aide …Quelle distance établir pour apporter l’aide tout en étant respectueux de la personne et ne pas se consumer soi même. "

Qu'en pensez vous?



Réponse de « Vancristal » le 19/05/2009. Le contenu rédactionnel est sous la seule responsabilité de l’auteur

pour moi, il n'y pas de bonne distance, je ne crois pas non plus à la citation souvent utilisée par les éduc " la bonne distance, c'est être ni trop près ni trop loin".
la question de la distance est lié à la personnalité de chacun de nous, nous avons beau tenir dans l'axe professionnel afin d'éviter tout dérapage dans la relation à l'usager, cette question reste subjective.
de plus, il est question de tenir une distance flotante, le réglage du curseur dépendra de plusieurs paramétres : l'humeur, la situation, les conditions, le besoin, le moment, .... Attention tout de même à l'idée de rester loin pour s'épargner et mettre ainsi l'usager dans une forme d'insécurité ou inversement s'approcher par confort et provoquer une relation transferentielle.
s'agissant des signes éventuelle d'une usure prof, je pense qu'il faut savoir s'arreter et faire un travail sur soi afin de comprendre et analyser les raisons de ce syndrome. Encore faut il prendre conscience de ce besoin !!!


Réponse d’Admin le 24/05/2009. Le contenu rédactionnel est sous la seule responsabilité de l’auteur

Je vous livre le fruit d’une réflexion sur le concept de la distance relationnelle.

La distance... Il faut bien parler de distance dans la relation alors, qu'à la base, on pourrait se dire qu'elle ne devrait pas exister...

Quand je dis qu'elle ne devrait pas exister, j'entends par là qu'elle devrait être la plus minime possible. Pour entrer en relation, je considère qu'il est impératif de s'approcher de l'autre, de lui accorder un espace. Cet espace est le nôtre, il faut donc accepter que l'autre nous approche dans ce que nous sommes, nous représentons. Cependant, il m'apparaît tout aussi évident que nous nous devons de ne pas lui accorder trop de place. Tout d'abord, nous n'intervenons pas qu'avec un individu. Nous sommes en relation avec toute une série de personnes et ce aussi bien dans le cadre privé que dans le cadre professionnel. Nous nous devons donc de nous imposer une distance relationnelle. Cela suppose que chacun d'entre nous doit aussi être clair avec lui même. Connaître ses limites me semble d'ailleurs primordial.

Ce long préambule pour arriver au fond de ma pensée : La bonne distance relationnelle serait celle qui satisferait tout le monde. En tant qu'intervenant, nous devons avoir à l'esprit qu'une relation trop proche induirait, peut-être, un état fusionnel ce qui n'est jamais sain (dans n'importe quelques circonstances). Toujours dans le cas de l'intervenant, comme je l'ai souligné un peu plus haut, nous intervenons auprès de nombreuses personnes et il ne serait pas souhaitable d' "autoriser" trop de proximité dans la relation. Nous ne pouvons autoriser une relation trop proche. L’éducateur se doit d’entrer en relation tout en gardant une certaine réserve. Cette réserve, est à mon sens, salvatrice pour tout le monde. L’intervenant se doit de se protéger car nous travaillons avec nos affects. Être trop proches dans la relation ne nous permettrait pas d’avoir le recul nécessaire. Pour le bénéficiaire, l’usager, il ne serait pas sain non plus d’avoir une relation trop proche non plus. Un risque d’exclusivité risque de naître entre l’usager, le bénéficiaire et SON éducateur. Cette exclusive, au sein d’une relation, ne peut être compatible avec une relation saine.

Il est important que chacun d’entre nous puissions, par le biais de cette distance relationnelle, être vrai. Dans ce concept, je pourrais vous parler d’un autre concept celui de l’attachement. Je combinerais même le concept de détachement… Etre attaché tout en étant détaché… (voir post "un peu de théorie" concept attachement-détachement)

Réponse de Sandrine le 26/05/2009. Le contenu rédactionnel est sous la seule responsabilité de l’auteur.

Salut à tous,
En tout cas, une chose ressort effectivement de ces remarques pertinentes, c'est bien le besoin de faire un travail sur soi et de se connaître, connaître ses limites (...et tout le reste car sans ce reste pas d'empathie...alors comment comprendre l'autre?), ce qui peut nous toucher au plus profond de chacun afin de pouvoir se préserver un minima en vue d'effectuer un travail de qualité avec la personne que l'on accompagne.
L'image du curseur qui se déplace me plait bien car en effet chaque jour va effectivement se dérouler (malheureusement ou pas ) en fonction de l'état d'esprit du moment (même si quand on écoute les différentes interventions en formation "on ne devrait pas" pourtant la réalité fait qu'effectivement malgré nous c'est quand même comme ça qu'on fonctionne, et c'est là que le curseur va se déplacer et réajuster.

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Message  Admin Mar 26 Jan - 23:08

Ne serait elle-pas simplement, en définitive, la distance à laquelle le professionnel resterait disponible sans se faire envahir, ni étouffer par la relation et la personne avec qui on est en relation ?

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Message  Admin Mer 28 Oct - 20:23

Voici enfin, comme dirait Chambord que je salue ici, le concept d'attachement-détachement que je me proposais de vous livrer..

attachement-détachement


Par attachement, il faut lire l’attachement que témoigne le professionnel à la personne dont on s’occupe mais aussi l’attachement de la personne au professionnel. L’attachement suppose un sentiment qui nous unit à une personne que l’on affectionne. Pour s’attacher à quelqu'un, il faut établir des liens affectifs avec cette personne. Créer et maintenir ses liens affectifs font partie intégrante du travail de l’éducateur. Cependant, nous ne sommes pas contraints de nous attacher mais cela n'exclut en rien une prise en charge de qualité.

Cependant avant d’aller plus loin dans ce concept, il faut se rappeler que l’attachement doit être choisi. Ce lien qui en est un particulier doit être voulu. Quiconque est libre de s’attacher ou pas mais de toute façon la notion d’accueil doit être respecté. L’accueil s’entend dans le sens de l’hospitalisme, l’empathie, la prise en charge inconditionnelle dont le professionnel doit faire preuve. La relation d’aide dont chaque éducateur s’engage d’entretenir suppose un attachement à la personne mais aussi que la personne puisse s’attacher au professionnel. Il s’agit là, dans le cas d’espèce, d’un choix délibéré pour le bénéficiaire. La personne peut choisir de ne pas s’attacher à l’un ou l’autre éducateur. Nous avons tous des liens privilégiés avec l’un ou l’autre résidant. La problématique dans le cadre d’une relation « privilégiée » réside dans la distanciation, le détachement dont nous devons faire preuve également. Ce choix délibéré des parties ne doit pas faire oublier la juste distance relationnelle.

Le professionnel tant que la personne doit se préparer à un détachement qu’il soit voulu ou involontaire. Se lier certes mais ne pas emprisonner l’autre dans la relation. C’est ainsi qu’un attachement trop fusionnel lié à un attachement mal conçu par le professionnel peut avoir des conséquences fâcheuses pour les parties. Si le concept de l’attachement peut, doit se concevoir comme un lien solidaire avec la personne, il ne faudrait pas que quiconque se retrouve prisonnier de cette relation.

Dans le cadre de l’usure professionnelle, le problème résiderait dans une relation trop proche avec le résident, l’usager. Le bénéficiaire de l'aide avec qui l’éducateur entretiendrait cette relation duale prendrait le risque que celui-ci n’étouffe à petits feux le professionnel. L’éducateur en fonction, en entretenant une relation proche avec un, des bénéficiaires pourrait se retrouver confronté à des difficultés de détachement. Ce détachement doit être compris dans la notion d’attachement. En effet, le détachement doit être compris comme une distanciation tout en restant accueillant... Il s’agit plus d’un concept d’attachement-détachement qu’il convient donc d’imaginer.
L’attachement, bien que vital pour la relation d’aide, doit être conçu avec la possibilité de se détacher. Il ne s’agit pas de s’attacher coûte que coûte, il faut se ménager des pistes de sorties. Se déposséder d'une partie de soi pour accueillir l’autre n’est pas possible à tous les instants. La possible multiplicité des attachements demanderaient une disponibilité de tous les moments mais surtout d’accepter d’être dépossédé de soi en permanence. Or pour la réalisation de soi au travail et son accomplissement dans celui-ci, on doit concevoir la possibilité de s’accorder des pauses.
Ces temps morts dans la relation, sorte de distanciation, sont importantes pour l’équilibre de l’éducateur. Celui-ci ne peut être disponible tout le temps pour ces relations privilégiées. Ces pauses relationnelles peuvent être considérées comme vitales pour tous. L’éducateur n’est pas éternel… Eternel dans le sens où un changement de poste, un licenciement, un départ à la pension, un décès sont possible. Une relation trop fusionnelle pourrait dans ces cas être préjudiciable à l’usager, au bénéficiaire, au résident… Comment pourrait-il se comporter après un départ d’un éducateur avec qui il aurait entretenu une relation trop proche… ? A l’inverse, un attachement inconditionnel d’un professionnel à certains de ses usagers pourrait lui être néfaste aussi. Le personnel ne peut être disponible tout le temps et de plus lors d’un départ d’un résidant, un changement de pavillon, un décès, le professionnel devrait aussi se faire le deuil de la relation. Si celle-ci a été trop importante (càd sans distanciation possible), l’éducateur serait confronté à des difficultés sur son lieu de travail mais pourrait aussi à avoir à en assumer les conséquences dans sa sphère privée. C’est bien là, je pense, un des pièges à éviter…

Merci de vos réactions !!!!

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Message  Chambord Mer 21 Oct - 17:35

Petit message à Admin...

Vous nous parliez d'un concept détachement-attachement... Ce concept m'interpellait et j'attend avec impatience de pouvoir réagir... Mais pour réagir, il faudrait que le post proposé soit là... Allez vous le poster...

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Message  Admin Ven 18 Sep - 0:07

Je vous livre le fruit d’une réflexion sur le concept de la distance relationnelle.

La distance... Il faut bien parler de distance dans la relation alors, qu'à la base, on pourrait se dire qu'elle ne devrait pas exister...

Quand je dis qu'elle ne devrait pas exister, j'entends par là qu'elle devrait être la plus minime possible. Pour entrer en relation, je considère qu'il est impératif de s'approcher de l'autre, de lui accorder un espace. Cet espace est le nôtre, il faut donc accepter que l'autre nous approche dans ce que nous sommes, nous représentons. Cependant, il m'apparaît tout aussi évident que nous nous devons de ne pas lui accorder trop de place. Tout d'abord, nous n'intervenons pas qu'avec un individu. Nous sommes en relation avec toute une série de personnes et ce aussi bien dans le cadre privé que dans le cadre professionnel. Nous nous devons donc de nous imposer une distance relationnelle. Cela suppose que chacun d'entre nous doit aussi être clair avec lui même. Connaître ses limites me semble d'ailleurs primordial.

Ce long préambule pour arriver au fond de ma pensée : La bonne distance relationnelle serait celle qui satisferait tout le monde. En tant qu'intervenant, nous devons avoir à l'esprit qu'une relation trop proche induirait, peut-être, un état fusionnel ce qui n'est jamais sain (dans n'importe quelques circonstances). Toujours dans le cas de l'intervenant, comme je l'ai souligné un peu plus haut, nous intervenons auprès de nombreuses personnes et il ne serait pas souhaitable d' "autoriser" trop de proximité dans la relation. Nous ne pouvons autoriser une relation trop proche. L’éducateur se doit d’entrer en relation tout en gardant une certaine réserve. Cette réserve, est à mon sens, salvatrice pour tout le monde. L’intervenant se doit de se protéger car nous travaillons avec nos affects. Être trop proches dans la relation ne nous permettrait pas d’avoir le recul nécessaire. Pour le bénéficiaire, l’usager, il ne serait pas sain non plus d’avoir une relation trop proche non plus. Un risque d’exclusivité risque de naître entre l’usager, le bénéficiaire et SON éducateur. Cette exclusive, au sein d’une relation, ne peut être compatible avec une relation saine.

Il est important que chacun d’entre nous puissions, par le biais de cette distance relationnelle, être vrai. Dans ce concept, je pourrais vous parler d’un autre concept celui de l’attachement. Je combinerais même le concept de détachement… Etre attaché tout en étant détaché… Je vous livrerai bientôt un post sur ce double concept…

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